Les bêtes qui font peur
Bras croisés devant moi, tête baissée et yeux relevés, je suis prête à m’accrocher au premier poteau venu et ne pas le lâcher ! Hors de question qu’on me force à entrer dans cette section du parc animalier !
— Je ne veux pas y aller ! je crie de nouveau à tue-tête.
Les rires fusent à côté de moi et je me mets soudain à pleurer sans pouvoir me contrôler.
— Allons, gronde la maîtresse, il faut suivre le groupe, on ne peut pas te laisser toute seule !
— Non ! je continue de protester entre deux sanglots que j’essaye d’étouffer.
Moi, j’ai peur des petites bêtes, alors je ne rentrerai pas dans ce bâtiment ! Tu parles d’une sortie. Je veux bien voir des animaux, mais des gros à deux ou quatre pattes, pas des petits à six ou huit pattes, ou - pire encore - pas de pattes du tout !
Finalement, après un instant de flottement où je me demande, terrifiée, si la maîtresse ne va pas me traîner à l’intérieur de force, un papa accompagnateur s’interpose et propose de rester avec moi.
Le reste de ma classe part et moi je reste, m’asseyant subitement, épuisée par ma crise de larmes imprévue.
— Tu sais, me dit le papa, moi je l’ai déjà vue cette partie du parc, alors ça ne me dérange pas de la rater. Tu l’as déjà vue, toi ?
Je secoue la tête négativement. Jamais vue et pas envie de la voir.
— On peut très bien les observer, continue le papa, mais les insectes, eux, ne peuvent absolument pas nous toucher ! Ce serait bien trop dangereux pour eux.
— Dangereux pour EUX ? Je ne peux m’empêcher de relever, intriguée.
— Oui, bien sûr, dangereux pour eux. Tu imagines ? Des humains immenses et puissants qui viennent les observer ! Heureusement que nous n’avons pas le droit de les toucher.
Je reste muette, mon cerveau en ébullition à cette drôle d’idée. À bien y penser, ce qu’il dit me paraît un peu logique. Un petit peu.
— Et on ne peut pas du tout les toucher ? Juste les voir ? Ils ne peuvent pas nous toucher non plus alors ?
— Oui tout à fait ! D’ailleurs, je peux t’aider à traverser en te dirigeant, si tu préfères fermer les yeux pour ne pas les voir non plus ? Comme ça on pourrait découvrir la suite du parc avec les autres.
C’est vrai qu’il n’y a pas d’autre passage. À part rebrousser chemin et rater tout le reste du parc, ma seule véritable solution c’est d'y aller malgré mon ventre qui tressaille de peur. Indécise, je pose une dernière question :
— Et si je crie ?
— Si tu cris, et bien, tant pis, on se dépêchera de traverser pour ne pas trop gêner. Mais le mieux si tu as trop peur, c’est de garder les yeux fermés et te tenir à moi, comme ça ce sera plus facile pour toi.
J’ai très peur, mais une fois à l’intérieur, je refuse bien sûr de fermer les yeux : trop dangereux ! Et si une araignée se logeait dans mes cheveux ? Et si une fourmi se glissait dans ma jambe de pantalon ? Non et non ! Je préfère garder les yeux bien ouverts et la bouche prête à hurler. Ce dont je n’ai finalement pas besoin.
Les fourmis ? Elles ne savent pas sauter et suivent les cordes de leur enclos sans jamais en tomber, à croire qu’elles ont de la colle aux pattes !
Les araignées ? Cloîtrées dans des vivariums, impossible pour elles de s’échapper !
Les serpents ? Enfermés de la même façon, et eux en plus, ils dorment tous !
Les tortues ? Elles sont si lentes que c’est amusant. Et puis de toute façon, elles ne font pas partie des bêtes qui me font peur, elles. Elles ont quatre pattes ! Je suis ravie de les voir et de ne pas les avoir ratées.
À mon grand soulagement, nous traversons le bâtiment rapidement sans aucun cri. Toutes ces petites bêtes qui me font si peur restent bien dans leur coin sans croiser mon chemin de trop près ni tenter de me sauter dessus.
Je suis même un peu désolée lorsque je remarque les papillons, qui eux ne sont pas vivants du tout, mais épinglés et encadrés. Heureusement, le papa m’explique que les papillons qui sont ainsi épinglés ont été récupérés déjà morts et pas capturés vivants pour être tués à cause de leur beauté. Ouf, ça me rassure un peu.
Alors que nous arrivons vers la sortie, je suis assez surprise de constater que j’ai toujours peur des insectes et serpents, mais que d’un autre côté, je les aime bien aussi.
C’est avec un grand sourire aux lèvres que je rejoins la classe pour la suite de la visite, fière d’avoir affronté ma peur les yeux grands ouverts !
— Je ne veux pas y aller ! je crie de nouveau à tue-tête.
Les rires fusent à côté de moi et je me mets soudain à pleurer sans pouvoir me contrôler.
— Allons, gronde la maîtresse, il faut suivre le groupe, on ne peut pas te laisser toute seule !
— Non ! je continue de protester entre deux sanglots que j’essaye d’étouffer.
Moi, j’ai peur des petites bêtes, alors je ne rentrerai pas dans ce bâtiment ! Tu parles d’une sortie. Je veux bien voir des animaux, mais des gros à deux ou quatre pattes, pas des petits à six ou huit pattes, ou - pire encore - pas de pattes du tout !
Finalement, après un instant de flottement où je me demande, terrifiée, si la maîtresse ne va pas me traîner à l’intérieur de force, un papa accompagnateur s’interpose et propose de rester avec moi.
Le reste de ma classe part et moi je reste, m’asseyant subitement, épuisée par ma crise de larmes imprévue.
— Tu sais, me dit le papa, moi je l’ai déjà vue cette partie du parc, alors ça ne me dérange pas de la rater. Tu l’as déjà vue, toi ?
Je secoue la tête négativement. Jamais vue et pas envie de la voir.
— On peut très bien les observer, continue le papa, mais les insectes, eux, ne peuvent absolument pas nous toucher ! Ce serait bien trop dangereux pour eux.
— Dangereux pour EUX ? Je ne peux m’empêcher de relever, intriguée.
— Oui, bien sûr, dangereux pour eux. Tu imagines ? Des humains immenses et puissants qui viennent les observer ! Heureusement que nous n’avons pas le droit de les toucher.
Je reste muette, mon cerveau en ébullition à cette drôle d’idée. À bien y penser, ce qu’il dit me paraît un peu logique. Un petit peu.
— Et on ne peut pas du tout les toucher ? Juste les voir ? Ils ne peuvent pas nous toucher non plus alors ?
— Oui tout à fait ! D’ailleurs, je peux t’aider à traverser en te dirigeant, si tu préfères fermer les yeux pour ne pas les voir non plus ? Comme ça on pourrait découvrir la suite du parc avec les autres.
C’est vrai qu’il n’y a pas d’autre passage. À part rebrousser chemin et rater tout le reste du parc, ma seule véritable solution c’est d'y aller malgré mon ventre qui tressaille de peur. Indécise, je pose une dernière question :
— Et si je crie ?
— Si tu cris, et bien, tant pis, on se dépêchera de traverser pour ne pas trop gêner. Mais le mieux si tu as trop peur, c’est de garder les yeux fermés et te tenir à moi, comme ça ce sera plus facile pour toi.
J’ai très peur, mais une fois à l’intérieur, je refuse bien sûr de fermer les yeux : trop dangereux ! Et si une araignée se logeait dans mes cheveux ? Et si une fourmi se glissait dans ma jambe de pantalon ? Non et non ! Je préfère garder les yeux bien ouverts et la bouche prête à hurler. Ce dont je n’ai finalement pas besoin.
Les fourmis ? Elles ne savent pas sauter et suivent les cordes de leur enclos sans jamais en tomber, à croire qu’elles ont de la colle aux pattes !
Les araignées ? Cloîtrées dans des vivariums, impossible pour elles de s’échapper !
Les serpents ? Enfermés de la même façon, et eux en plus, ils dorment tous !
Les tortues ? Elles sont si lentes que c’est amusant. Et puis de toute façon, elles ne font pas partie des bêtes qui me font peur, elles. Elles ont quatre pattes ! Je suis ravie de les voir et de ne pas les avoir ratées.
À mon grand soulagement, nous traversons le bâtiment rapidement sans aucun cri. Toutes ces petites bêtes qui me font si peur restent bien dans leur coin sans croiser mon chemin de trop près ni tenter de me sauter dessus.
Je suis même un peu désolée lorsque je remarque les papillons, qui eux ne sont pas vivants du tout, mais épinglés et encadrés. Heureusement, le papa m’explique que les papillons qui sont ainsi épinglés ont été récupérés déjà morts et pas capturés vivants pour être tués à cause de leur beauté. Ouf, ça me rassure un peu.
Alors que nous arrivons vers la sortie, je suis assez surprise de constater que j’ai toujours peur des insectes et serpents, mais que d’un autre côté, je les aime bien aussi.
C’est avec un grand sourire aux lèvres que je rejoins la classe pour la suite de la visite, fière d’avoir affronté ma peur les yeux grands ouverts !
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