Cette histoire a été publiée dans le recueil éphémère "Les Contes du Vent d'Ici" en septembre 2023.
Toutes les illustrations ont été réalisées par Jessica Ruel
Toutes les illustrations ont été réalisées par Jessica Ruel
La niche du chat
Un beau matin, mon papa, que j’aime beaucoup, mais que je ne comprends pas toujours, décida de construire une niche pour notre chat.
Oui, une niche.
J’avoue que sur le moment je me suis posé quelques questions. Construisait-il cela parce que le chat avait tendance à ignorer son panier ? Ou parce que nous n’avions pas de chien ?
Quelle que soit la réponse à cette question, sans doute que le chat se la posait aussi, car il regarda, tout comme moi, chaque étape de cette construction avec un grand intérêt. Entre le bois à mesurer, couper, poncer, peindre, assembler, il faut dire que ni nous ni papa ne nous ennuyions. Il passa un temps fou sur cette niche et nous – moi et le chat – le regardions faire avec fascination.
Maman, elle, ne passa nous voir qu’une seule fois, annonçant à papa qu’il perdait son temps avant de hausser les épaules et de repartir.
Enfin, après un long week-end bien studieux, papa apporta la touche finale à la niche en inscrivant le nom de notre chat : « Gratouille », sur un petit panneau de bois cloué à côté de l’entrée de la niche… Enfin, je dis niche, mais en réalité, je ne pense pas que ce soit le bon mot. Parce qu’il faut tout de même que je vous dise : c’était grand, très grand.
En effet, cette niche avait deux étages, possédait un joli coussin bien confortable, un arbre à chat pour se faire les griffes, un ventilateur pour ne pas avoir trop chaud, une couverture chauffante pour les journées d’hiver un peu trop froides et une tripotée de jouets tous plus intéressants les uns que les autres.
Et tout ceci, bien évidemment, se trouvait à l’intérieur de notre maison, dans notre salon, parce que Gratouille n’était pas un chat qui aimait rester dehors, surtout s’il pleuvait, faisait trop froid, ou faisait trop chaud. Bien que nous habitions une maison, c’était un vrai chat d’appartement.
Très fier de lui, papa présenta alors sa création à Gratouille, lui indiquant qu’il s’agissait là de sa nouvelle demeure et qu’il pouvait en prendre possession.
Gratouille regarda papa, me regarda moi, jeta un œil dédaigneux sur la niche dont il avait pourtant observé la construction avec curiosité, et refusa d’y poser la moindre patte.
— Pourquoi il ne va pas dans ta cabane, le chat ? demandai-je alors naïvement à papa.
Papa eut l’air un peu en colère d’entendre cette question.
— C’est parce qu’il se prend pour un pacha, ce chat ! Sans doute qu’il voudrait quelque chose d’encore plus beau, d’encore plus grandiose !
Vraiment ? Il me paraissait pourtant difficile de faire mieux. Il avait bien travaillé, mon papa.
Maman, qui avait assisté à toute la scène, se contenta de sourire et de tourner les talons, suivie du chat, qui avait définitivement perdu tout intérêt pour cette étrange chose dans notre salon.
Papa n’était pas content du tout du tout. Lorsque je m’éclipsai à mon tour, je pris bien garde de lui faire un gros câlin avant de l’abandonner.
Dans la pièce à côté, le bureau, je retrouvai maman devant son ordinateur avec le chat affalé sur ses genoux, comme il le faisait souvent.
— Je crois que Gratouille préfère tes genoux à sa belle cabane, maman, lui dis-je d’un ton qui lui montrait bien que ce n’était nullement une question.
Après tout, notre chat avait clairement montré ses préférences.
En y réfléchissant, ses endroits préférés, c’était se coller au creux de mes bras lorsque j’étais couché, monter sur le ventre de papa lorsqu’il regardait la télé et s’allonger sur les genoux de maman – voire parfois sur son clavier – lorsqu’elle travaillait dans son bureau.
Je comprenais mieux pourquoi maman n’avait jamais cru à la réussite de cette niche pour le chat. Ce dont Gratouille avait impérativement besoin, c’était de nous, et ça, ce n’était pas dans la cabane.
Je retournai alors dans le salon et demandai à papa si je pouvais utiliser la niche du chat lorsque ce dernier ne s’y trouvait pas.
Il fut ravi de ma proposition.
Et c’est depuis ce jour que lorsque j’ai besoin d’un temps calme, je me réfugie dans la niche du chat. Ce dernier m’y rejoint alors avec plaisir, s’allongeant à mes côtés, heureux comme un pacha.
Oui, une niche.
J’avoue que sur le moment je me suis posé quelques questions. Construisait-il cela parce que le chat avait tendance à ignorer son panier ? Ou parce que nous n’avions pas de chien ?
Quelle que soit la réponse à cette question, sans doute que le chat se la posait aussi, car il regarda, tout comme moi, chaque étape de cette construction avec un grand intérêt. Entre le bois à mesurer, couper, poncer, peindre, assembler, il faut dire que ni nous ni papa ne nous ennuyions. Il passa un temps fou sur cette niche et nous – moi et le chat – le regardions faire avec fascination.
Maman, elle, ne passa nous voir qu’une seule fois, annonçant à papa qu’il perdait son temps avant de hausser les épaules et de repartir.
Enfin, après un long week-end bien studieux, papa apporta la touche finale à la niche en inscrivant le nom de notre chat : « Gratouille », sur un petit panneau de bois cloué à côté de l’entrée de la niche… Enfin, je dis niche, mais en réalité, je ne pense pas que ce soit le bon mot. Parce qu’il faut tout de même que je vous dise : c’était grand, très grand.
En effet, cette niche avait deux étages, possédait un joli coussin bien confortable, un arbre à chat pour se faire les griffes, un ventilateur pour ne pas avoir trop chaud, une couverture chauffante pour les journées d’hiver un peu trop froides et une tripotée de jouets tous plus intéressants les uns que les autres.
Et tout ceci, bien évidemment, se trouvait à l’intérieur de notre maison, dans notre salon, parce que Gratouille n’était pas un chat qui aimait rester dehors, surtout s’il pleuvait, faisait trop froid, ou faisait trop chaud. Bien que nous habitions une maison, c’était un vrai chat d’appartement.
Très fier de lui, papa présenta alors sa création à Gratouille, lui indiquant qu’il s’agissait là de sa nouvelle demeure et qu’il pouvait en prendre possession.
Gratouille regarda papa, me regarda moi, jeta un œil dédaigneux sur la niche dont il avait pourtant observé la construction avec curiosité, et refusa d’y poser la moindre patte.
— Pourquoi il ne va pas dans ta cabane, le chat ? demandai-je alors naïvement à papa.
Papa eut l’air un peu en colère d’entendre cette question.
— C’est parce qu’il se prend pour un pacha, ce chat ! Sans doute qu’il voudrait quelque chose d’encore plus beau, d’encore plus grandiose !
Vraiment ? Il me paraissait pourtant difficile de faire mieux. Il avait bien travaillé, mon papa.
Maman, qui avait assisté à toute la scène, se contenta de sourire et de tourner les talons, suivie du chat, qui avait définitivement perdu tout intérêt pour cette étrange chose dans notre salon.
Papa n’était pas content du tout du tout. Lorsque je m’éclipsai à mon tour, je pris bien garde de lui faire un gros câlin avant de l’abandonner.
Dans la pièce à côté, le bureau, je retrouvai maman devant son ordinateur avec le chat affalé sur ses genoux, comme il le faisait souvent.
— Je crois que Gratouille préfère tes genoux à sa belle cabane, maman, lui dis-je d’un ton qui lui montrait bien que ce n’était nullement une question.
Après tout, notre chat avait clairement montré ses préférences.
En y réfléchissant, ses endroits préférés, c’était se coller au creux de mes bras lorsque j’étais couché, monter sur le ventre de papa lorsqu’il regardait la télé et s’allonger sur les genoux de maman – voire parfois sur son clavier – lorsqu’elle travaillait dans son bureau.
Je comprenais mieux pourquoi maman n’avait jamais cru à la réussite de cette niche pour le chat. Ce dont Gratouille avait impérativement besoin, c’était de nous, et ça, ce n’était pas dans la cabane.
Je retournai alors dans le salon et demandai à papa si je pouvais utiliser la niche du chat lorsque ce dernier ne s’y trouvait pas.
Il fut ravi de ma proposition.
Et c’est depuis ce jour que lorsque j’ai besoin d’un temps calme, je me réfugie dans la niche du chat. Ce dernier m’y rejoint alors avec plaisir, s’allongeant à mes côtés, heureux comme un pacha.
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