Démission pour un con
Les autres, c’est jamais de leur faute ! À chaque fois que je me plains de Tête-à-claques, il y en a toujours un (ou une !) pour me reprendre : « oui, mais faut comprendre ». Ah oui ? Faut comprendre que si Tête-à-claques est un con, c’est pas de sa faute ? Faut lui pardonner, il a pas été bien élevé ?
Et puis quoi encore ?
Moi aussi, j’ai le droit d’être « les autres » hein ? Si Tête-à-claques me harcèle au bureau, c’est pas à cause de ma jupe courte ou de mon sourire. Non, s’il me harcèle, c’est parce que c’est un con. Et s’il continue de me harceler, c’est parce que vous tous, « les autres », êtes des cons également !
Je vous donne ma démission et ne vous souhaite pas bonne continuation !
L'espoir fait vivre
Ma fin approche et je vais mourir, encore.
Les premières fois étaient exhilarantes. Les secondes, toujours aussi agréables. Puis avec le temps, je continuais à revivre, mais sans plus y prendre le moindre plaisir. Le monde autour de moi changeait, et moi je vieillissais, je mourrais, puis tout recommençait, à l’infini.
Le monde autour de moi change, et je le vois s’autodétruire alors que lui ne peut renaître de ses cendres. Ma renaissance est signe d’espoir, m’a-t-on dit. Mais à quoi sert la vie lorsqu’il n’y a plus l’envie ?
Je suis le dernier phénix de ce monde. Je suis le dernier espoir, et j’ai perdu tout espoir.
Ma fin approche et je vais mourir, cette fois-ci pour la dernière fois.
Pitié glaciale
Il est puissant et très fort, notre roi du Nord !
Avec sa peau noire et des poils translucides, il est un peu magique et surtout magnifique, notre ours polaire, notre ours solaire !
Sauf qu’aujourd’hui, il est amaigri, il est affaibli, il se meurt.
Affamé, traqué, le roi du Nord fait pitié… pendant quelques secondes.
Puis on l’oublie.
On dort mieux les yeux fermés.
Specimen
En me réveillant, je sens une drôle d’odeur autour de moi. Me redressant d’un coup, je me fracasse le crâne contre une vitre, la faisant voler en éclats.
J’entends alors des hurlements stridents autour de moi et un cri dans une langue qui m’est inconnue.
— Il s’est réveillé ! Attrapez-le et évacuez le musée !
Avant que j’aie le temps de faire le moindre mouvement, une étrange substance m’enveloppe entièrement et me replonge dans le néant.
— Ben ça alors, c’est bien la première fois que ça arrive depuis que je travaille ici !
— Flippant hein ? Perso ça m’est déjà arrivé il y a longtemps. Mais jamais un de la première génération ! Dingue que cet homo sapiens soit encore vivant après deux mille ans ! Mais comment il a fait flipper les enfants, ah ah ah ! J’en rigole encore !