Haine

Je les tuerai. Tous.
Un par un. Avec délectation. Pour savourer leurs souffrances. Ou tous ensemble. Pour m’en débarrasser une bonne fois pour toutes. Peu importe la manière. Une seule certitude : aucun n’en réchappera.
Et en attendant : je leur chie dessus.
Je leur chie dessus avec mon sourire édenté par leur faute.
Je leur chie dessus avec ma Haine, qu‘ils m‘ont appris à nourrir.
Je leur chie dessus avec ma Vengeance, qui viendra bientôt. Oui, bien plus tôt qu’ils ne l’imaginent !
Je leur chie dessus.
Ils m’ont jeté en prison comme on claque une porte. Indifféremment. Ils m’ont relâché, comme si rien ne s’était passé. Comme si on pouvait tout oublier. Comme si j’avais la possibilité d’oublier, moi, ce qu’ils m’y avaient fait !
Je leur chie dessus.
Je vais leur montrer, qu’on ne peut pas oublier si facilement. Je vais leur montrer qu’il ne faut pas m’oublier !
Je leur chie dessus, et… tiens, la revoilà encore celle-là. Toujours à me regarder de travers. À m‘espionner sans doute.
Comme eux. Comme tout le monde.
Elle verra, elle aussi. Je lui montrerai… et en attendant, je lui chie dessus !

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Odile précipita son pas, comme toujours lorsqu’elle passait devant ce vieil homme au regard mauvais. Pourtant, elle était sûre qu’au fond il n’était pas aussi méchant qu’il voulait le faire paraître.
Après tout, cela faisait bien vingt ans maintenant qu’il nourrissait tous les pigeons du quartier !